Docteur Jean Jacques Muyembe : Parcours d’une icône du monde médical
L’Afrique compte parmi ses médecins de grands hommes qui œuvrent quotidiennement pour l’amélioration de ses systèmes de santé. Le docteur Jean Jacques Muyembe, l’un d’entre eux est l’homme à qui nous consacrerons cet article. Tamfum Muyembe Jean Jacques est né le 17 mars 1942 dans la province de Bandundu (actuelle Kwilu), en République Démocratique du Congo (RDC). Issu d’une famille très modeste, il intègre la faculté de médecine de l’université Lovanium de Kinshasa et y décroche son diplôme en 1969. Le docteur Muyembe fait partie de la première génération de médecins formés après les indépendances. Il s’envole ensuite pour l’université de Louvain où il devient virologue en 1973. Grâce à ce diplôme, le docteur Muyembe sera l’un des acteurs principaux de la découverte du virus Ebola. En 1976, il est envoyé à Yambuku, au moment où sévit une maladie mystérieuse que rien ni personne n’arrive à soigner. Au contact des malades, il effectue des prélèvements de sang à faire analyser en France. « Mes doigts étaient souvent souillés de sang, j’avais heureusement le réflexe de me laver les mains immédiatement avec du savon sans quoi je ne serai pas avec vous aujourd’hui » rapporte l’éminent médecin lors d’une conférence. Les échantillons prélevés permettront de confirmer l’apparition du virus Ebola. En 1981, il rejoint l’institut Pasteur de Dakar qui collabore avec le Centers for Diseases Control and Prevention (CDC) pour faire des recherches sur les virus Marburg et Ebola. Quelques années plus tard, alors qu’il est professeur de microbiologie à la faculté de médecine de l’université de Kinshasa et l’épidémie d’Ebola s’étant éteinte, un autre mal fait ravage, le sida. Il nourrit alors le souhait d’avoir un centre de recherche qui serait performant et l’aiderait à continuer à prendre part à l’évolution de la médecine depuis son Congo natal. C’est ainsi qu’en 1984, l’institut national de recherche biomédicale de la République démocratique du Congo voit le jour. Il travaille aussi en tant que conseiller auprès du Comité d’urgence de l’organisation mondiale de la santé (OMS) sur Ebola et dirige des chercheurs qui travaillent sur d’autres maladies tropicales. Grâce à son travail, plusieurs autres laboratoires et centres de recherche ont vu le jour au Congo. Lorsque Ebola resurgit quelques décennies plus tard, docteur Muyembe tente une sérothérapie en utilisant le sang de survivants d’Ebola pour soigner 8 malades, 7 d’entre eux guérissent. Lors d’une autre réapparition de la maladie, la sérothérapie ne fonctionne plus. Docteur Muyembe toujours très pragmatique, axe cette fois-ci ses recherches vers la piste des anticorps monoclonaux. En 2018, il réussit à mettre au point une molécule qu’il baptise « Ebanga » : c’est le premier traitement curatif de la souche Ebola Zaïre. Son travail a aussi permis de mettre au point un vaccin. Le docteur Jean Jacques Muyembe a engrangé bon nombre de distinctions et prix honorifiques en reconnaissance de ses travaux qui ont eu un immense impact sur la dynamique de plusieurs maladies mortelles qui ont sévit en Afrique. En 2015, il reçoit le prestigieux prix Christophe Mérieux et le prix Royal society Afrique pour ses travaux sur les fièvres hémorragiques virales. Docteur honoris causa des universités d’Harvard aux États-Unis et de Montpellier en France, Jean Jacques Muyembe ne compte plus les prix et distinctions reçues aux quatre coins de la planète. Les travaux du Docteur Jean-Jacques Muyembe ont été d’une importance capitale dans le domaine de la recherche médicale et de la lutte contre les maladies infectieuses. Son engagement indéfectible envers la santé publique, son rôle dans la découverte et la gestion du virus Ebola, ainsi que sa contribution à la formation de jeunes chercheurs font de lui une personnalité exemplaire au sein de la communauté scientifique. Son dévouement et sa détermination à lutter contre les maladies infectieuses font de lui une véritable icône de la médecine africaine et mondiale.
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Sery