Comprendre les addictions

Invisibles, elles se présentent sous plusieurs formes et affectent des millions de personnes à travers le monde. Dans cet article, nous explorerons les mécanismes liés aux addictions, les facteurs de risque ainsi que les approches qui peuvent être envisagées pour s’en défaire.   Dans nos sociétés, l’addiction représente un sujet très difficile à aborder. Plusieurs personnes souffrent d’une ou de plusieurs addictions dont elles sont conscientes. Sucre, drogue, cigarette, alcool ou autres, la liste des substances addictives est très longue.   Selon l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), « les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou à une activité, avec des conséquences délétères ».  Les personnes souffrant d’une addiction ont une envie incontrôlable de consommer l’élément (ou pratiquer l’activité) duquel ils sont dépendants. Malgré les conséquences sur la vie professionnelle et personnelle du patient dont il est très souvent conscient, il n’arrive pas à s’en défaire.    En réalité, l’addiction est une maladie qui altère les circuits de récompense du cerveau. Situés dans les noyaux accumbens, le cortex préfrontal et l’amygdale, ils sont essentiels pour le bien-être émotionnel des êtres humains.  Dans un circuit de récompense normal, lorsque l’on ressent le désir de manger par exemple, il y a une libération de dopamine qui va procurer la sensation de plaisir et de satisfaction. Après ce repas, il y a un apprentissage, c’est-à-dire que le comportement à l’origine de cette sensation est mémorisé pour ensuite être répété à l’avenir dans le but d’obtenir ce plaisir.   Dans le cas d’addictions à des substances comme l’alcool ou la cocaïne, le cerveau est submergé par une libération excessive de dopamine qui entraine une sensation de bien-être intense, beaucoup plus forte que lors d’expériences naturelles de plaisir telles que manger.    La recherche de cette sensation conduit le sujet à répéter l’expérience à l’excès, jusqu’à ce que son niveau de sensibilité devienne de plus en plus bas. On parle de l’accoutumance, c’est un système de défense du cerveau. Elle conduit à un manque à assouvir à tout prix, les quantités consommées augmentent alors de plus en plus dans le but de retrouver cette sensation intense.    L’altération des circuits de récompense est tellement forte qu’elle entraine une perte de contrôle totale empêchant ainsi l’individu de prendre des décisions pour résister à l’envie de consommer la substance incriminée, même lorsqu’il connait les risques encourus.    Les addictions comportementales telles que les addictions aux jeux de hasard, aux jeux vidéo, au shopping, à la nourriture, aux écrans fonctionnent également sur le même principe. Plusieurs facteurs de risque sont à prendre en compte dans le développement d’une addiction. On peut citer entre autres la survenue d’un évènement traumatisant (deuil, syndrome de stress post-traumatique, etc.) et les troubles psychologiques tels que la dépression ou l’anxiété. De plus, les recherches suggèrent qu’une composante génétique entre en jeu et que les individus de sexe masculin sont plus touchés. L’exposition à la substance pendant l’adolescence augmente le risque de dépendance.   Un environnement familial où il y a des fumeurs et/ou des consommateurs d’alcool (substances les plus addictives) favorise l’initiation précoce des jeunes, ce qui peut plus tard entraîner une dépendance. Lorsque le climat familial est détérioré ou lorsque le sujet fréquente des camarades déjà initiés, ils exercent une grande influence sur lui. Les conséquences des addictions sur la vie de la personne dépendante sont désastreuses. Elles comprennent le coma éthylique, les overdoses, les maladies cardiovasculaires, les risques de cancer, de VIH et hépatites (chez ceux qui s’injectent des drogues), de pertes d’emploi, de surendettement, d’isolement social, de troubles psychiatriques et même de mort.   Le diagnostic d’une addiction est long et délicat à poser. Il existe un certain nombre de critères bien établis qui permettent de déterminer le niveau de l’addiction : légère, modérée ou sévère.    La prise en charge d’une personne accro à une substance commence par le sevrage. Les symptômes de sevrage apparaissent très vite. Certaines substances sont alors utilisées en remplacement pour permettre au patient de mieux supporter l’arrêt de consommation. Dans plusieurs cas, l’individu est placé dans un centre de désintoxication pour un meilleur suivi. En Afrique, les personnes vivant avec des addictions comportementales ou des addictions à des substances souvent parcourent un long chemin avant d’obtenir l’aide et le soutien dont ils ont besoin.    L’addiction est une maladie complexe qui touche de plus en plus de personnes. L’éducation et la sensibilisation précoce sont les premiers facteurs préventifs. Les personnes souffrant de cette maladie doivent aussi être soutenues et accompagnées dans leur processus de guérison.

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