Burundi : Les critiques s'intensifient face à la gestion de l'épidémie de mpox

Le Burundi, actuellement le deuxième pays le plus touché par l'épidémie de mpox après la République Démocratique du Congo, fait face à une montée des critiques concernant la gestion de cette crise sanitaire. Depuis plus de trois mois, le gouvernement n'a pas publié de rapport quotidien sur l'évolution de la maladie, alors qu'il avait initialement partagé des mises à jour régulières sur le compte X du ministère de la Santé après l'apparition du virus sur son territoire le 25 juillet dernier. Malgré la détection continue de nombreux cas, le silence persiste sur la situation alarmante dans certaines régions du pays. Les médias se voient interdire l'accès aux centres de traitement, comme celui du centre hospitalo-universitaire de Kamenge, qui est devenu le principal foyer de l'épidémie. Un médecin, s'exprimant sous couvert d'anonymat, dénonce une « gestion catastrophique de la crise sanitaire », rappelant les erreurs commises lors de la pandémie de Covid-19. La stratégie du gouvernement suscite des interrogations, notamment en raison de l'absence de sensibilisation de la population. De nombreux cas de mpox continuent d'être diagnostiqués chaque jour, mais les mesures de prévention ne sont pas respectées. Dans les transports en commun, les lieux de culte et lors des réunions du parti au pouvoir, les gens se rassemblent sans prendre de précautions, en grande partie à cause du manque d'informations. « Les autorités semblent ignorer la gravité de la situation, comme si l'épidémie n'existait pas », déclare le médecin. Les statistiques récentes révèlent une progression inquiétante du virus, avec une moyenne de 40 nouveaux cas par jour. Entre le début de l'épidémie et le 12 décembre, 50 % des 5 339 tests de dépistage effectués se sont révélés positifs dans 46 des 49 districts sanitaires du pays. De plus, de nombreux cas suspects ne sont pas investigués, et d'autres disparaissent sans être suivis. Les décisions du gouvernement suscitent également l'incompréhension parmi les médecins et les scientifiques, notamment le refus de vacciner les personnes à risque, contrairement à ce que font les pays voisins. « Il est difficile de comprendre pourquoi le Burundi, étant le deuxième pays le plus touché au monde par le virus de la variole du singe, n'adopte pas des mesures de protection adéquates », conclut l'épidémiologiste.   Thom Biakpa

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