Santé mondiale : L'OMS exprime ses regrets face au retrait des États-Unis décidé par Trump

Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà essayé de sortir le pays de l'OMS qu'il accusait d'être "contrôlée par la Chine"/ photo: AFP   L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé son profond regret suite à la décision du président américain Donald Trump de retirer les États-Unis de l'organisation. Ce retrait a été annoncé dans un décret signé quelques heures après son investiture, et l'OMS espère vivement que cette décision sera révisée. Dans son décret, Trump a accusé l'OMS d'avoir « escroqué » les États-Unis, justifiant sa décision par un déséquilibre dans les contributions financières entre les États-Unis et la Chine. Il a ordonné aux agences fédérales de « suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des États-Unis à l'OMS » et les a exhortées à « identifier des partenaires américains et internationaux crédibles » capables de prendre en charge les activités précédemment menées par l'OMS. Un porte-parole de l'OMS, basé à Genève, a déclaré : « Nous espérons que les États-Unis reconsidéreront leur position et s'engageront dans un dialogue constructif pour le bien de la santé et du bien-être de millions de personnes à travers le monde. » Cette préoccupation a également été partagée par l'Union européenne, qui a exprimé son inquiétude face à l'annonce du retrait. Une porte-parole à Bruxelles a affirmé : « Nous sommes déterminés à coopérer avec nos partenaires américains et espérons que cette annonce est encore en cours d'examen. » Les États-Unis, qui avaient déjà entamé des démarches pour quitter l'OMS lors du premier mandat de Trump en 2020, sont le principal donateur de cette organisation onusienne basée à Genève. Selon l'OMS, leur contribution se compose d'une cotisation indexée sur leur produit intérieur brut (PIB) ainsi que de contributions volontaires. Le départ des États-Unis de l'OMS pourrait entraîner une restructuration significative de l'institution et nuire aux efforts mondiaux en matière de santé publique, notamment en ce qui concerne la surveillance et la lutte contre les épidémies. En réponse à cette situation, Pékin a réaffirmé son soutien indéfectible à l'OMS. Guo Jiakun, porte-parole de la diplomatie chinoise, a déclaré : « Le rôle de l'OMS doit être renforcé, pas affaibli. La Chine continuera de soutenir l'OMS dans l'accomplissement de ses missions. » L'OMS joue un rôle central dans la coordination des réponses aux situations d'urgence sanitaire mondiale, et son efficacité pourrait être compromise par le retrait des États-Unis. Un risque accru de pandémie Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà tenté de retirer les États-Unis de l'OMS, qu'il accusait d'être « contrôlée par la Chine ». Son successeur, Joe Biden, avait cependant annulé ce retrait avant qu'il ne prenne effet, l'ONU prévoyant un délai d'un an entre l'annonce et la sortie effective.Tom Frieden, ancien directeur des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) sousl'administration Obama, a critiqué cette décision sur les réseaux sociaux, affirmant : « Quitter l'OMS affaiblit l'influence des États-Unis, augmente le risque d'une pandémie mortelle et nous rend tous plus vulnérables. » Le retrait des États-Unis de l'OMS pourrait également signifier une perte d'accès à des données cruciales sur la surveillance épidémique, ce qui nuirait aux capacités de prévention et de réponse aux menaces sanitaires internationales. Les agences de santé américaines et les entreprises pharmaceutiques dépendent de l'OMS pour obtenir des informations essentielles au développement de vaccins et de traitements. Lawrence Gostin, professeur de droit de la santé publique à l'université de Georgetown, a averti : « Au lieu d'être parmi les premiers à recevoir des vaccins, nous risquons de nous retrouver à la traîne. Ce retrait porte un coup sévère à la sécurité des États-Unis et à notre avantage concurrentiel en matière d'innovation. » Cette décision est d'autant plus préoccupante qu'elle intervient alors que les États-Unis font face à une forte circulation du virus de la grippe aviaire, exacerbant les craintes d'une nouvelle pandémie. Début janvier, le pays a enregistré son premier décès humain lié au virus H5N1, soulignant l'urgence d'une coopération internationale renforcée en matière de santé publique.   Thom Biakpa

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