Algérie : Le gouvernement renforce les contrôles sur les produits pharmaceutiquesétrangers

Les autorités algériennes ont décidé de durcir les contrôles sur les médicaments étrangers/ SIPA Le secteur pharmaceutique algérien, considéré comme un pilier stratégique du système de santé et un vecteur de souveraineté nationale, s'engage dans une nouvelle phase réglementaire. Les autorités algériennes, à travers une série de mesures ciblant l'importation de médicaments et de dispositifs médicaux, visent à instaurer un niveau d'exigence sans précédent. L'objectif est clair : assainir l'offre, renforcer la traçabilité et aligner les produits importés sur des standards rigoureux, tant sur le plan de la qualité que de la conformité. Étiquetage et conditionnement : tolérance zéro L'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) a décidé de ne plus laisser place à l'approximation. Désormais, tous les médicaments et dispositifs médicaux importés devront répondre à des critères stricts en matière d'étiquetage et d'emballage. Chaque aspect, de l'emballage primaire à la notice, sera minutieusement contrôlé. Aucun produit ne sera autorisé sur le marché algérien s'il ne respecte pas scrupuleusement les exigences réglementaires en vigueur. Cette nouvelle réglementation ne concerne pas uniquement les nouveaux enregistrements. Elle s'applique également à toutes les demandes de renouvellement ou de modification d'autorisation. Ainsi, un laboratoire souhaitant ajuster une formulation ou prolonger la durée de validité de son produit devra impérativement présenter des matériaux de conditionnement conformes. En cas de non-conformité, le dossier sera automatiquement rejeté. Cette orientation, bien qu’ambitieuse, témoigne de la volonté de l'Algérie de rompre avec des pratiques hétérogènes et parfois opaques dans les circuits d'importation. Une souplesse calculée pour éviter les ruptures Consciente que cette transition pourrait engendrer des tensions sur le marché, l'ANPP a introduit une phase transitoire. Cependant, cette souplesse est réservée aux opérateurs qui respectent certaines conditions. Les établissements concernés devront fournir un inventaire précis des articles de conditionnement déjà imprimés, une estimation de leur durée d'écoulement, ainsi qu'un calendrier de migration vers les nouveaux formats. Ce sursis n'est pas un blanc-seing, mais une opportunité accordée uniquement aux acteurs capables de prouver leur anticipation et leur transparence. Cette période transitoire, bien qu'encadrée, permettra d'éviter les ruptures de stock tout en incitant les opérateurs à s'engager dans un processus de transformation en temps réel. Pour les laboratoires, il ne sera plus possible de faire passer l'ancien pour du nouveau. Vers un encadrement plus serré des flux pharmaceutiques Derrière cette réforme se dessine une stratégie de contrôle renforcé des flux pharmaceutiques. À partir de 2025, tous les médicaments importés devront provenir de lots rigoureusement conformes aux nouvelles normes. Les compromis et les négociations à la marge ne seront plus tolérés. L'Algérie, par l'intermédiaire de l'ANPP, souhaite verrouiller les conditions d'entrée sur son territoire, en s'assurant que chaque produit corresponde exactement aux exigences affichées, tant sur le contenu que sur le contenant. Pour accompagner ce tournant, l'ANPP se réserve la possibilité d'accorder, au cas par cas, des aménagements ciblés. Toutefois, ces aménagements ne devront en aucun cas justifier des retards dans la mise en conformité. Les entreprises pharmaceutiques sont donc appelées à réagir rapidement, à adapter leurs chaînes de production et à revoir leurs processus logistiques. Une tâche complexe, mais désormais incontournable pour garantir la qualité et la sécurité des produits médicaux sur le marché algérien. Thom Biakpa
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