Lutte contre le VIH : Les États-Unis livrent un traitement préventif innovant à la Zambie et l’Eswatini
Les campagnes de prévention contre le VIH franchissent une étape décisive en Afrique australe. Les États-Unis viennent en effet, d’acheminer les premières doses de lenacapavir injectable à la Zambie et à l’Eswatini, ouvrant la voie à un déploiement inédit de ce traitement révolutionnaire. Administré uniquement deux fois par an, ce médicament pourrait transformer la lutte contre les nouvelles infections, en particulier dans les populations les plus exposées. Un traitement préventif inédit, désormais disponible sur le continent africain Fruit d’un partenariat entre Washington, le Fonds mondial de lutte contre le sida et le laboratoire Gilead Sciences, un premier lot de 1 000 doses est arrivé dans les deux pays. Les injections devraient commencer immédiatement, selon Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial. Le lenacapavir se distingue par sa simplicité : deux injections annuelles suffisent, là où les traitements préventifs classiques reposent sur une prise quotidienne. Cette facilité d'utilisation pourrait lever un des principaux obstacles à la prévention : la difficulté d’assurer une observance régulière. Un programme à grande échelle pour enrayer les nouvelles infections Le projet pilote doit progressivement monter en puissance, avec un objectif de 2 millions de doses distribuées dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, parmi les plus touchés par l’épidémie. Initialement programmé pour 2028, ce déploiement massif pourrait être avancé à 2027, selon un représentant du département d’État américain. L’arrivée du lenacapavir est porteuse d’un potentiel majeur, notamment pour les femmes enceintes et allaitantes, particulièrement vulnérables. Bien que les nouvelles infections aient diminué de 40 % depuis 2010, l’épidémie reste loin d’être jugulée : 1,3 million de personnes ont encore été contaminées en 2024, selon Onusida. Une première historique après son approbation aux États-Unis Autorisé en juin dernier par les autorités sanitaires américaines, le lenacapavir est désormais distribué sur le sol africain moins d’un an après cette validation un délai qualifié d’exceptionnel dans le domaine pharmaceutique. Daniel O’Day, PDG de Gilead Sciences, a parlé d’un moment « véritablement historique » pour la lutte mondiale contre le VIH. D’autres pays d’Afrique australe et de l’Est dont le Botswana, le Kenya, le Malawi, le Rwanda, la Namibie, la Tanzanie et le Zimbabwe pourraient rejoindre le programme dès que les discussions en cours aboutiront. Des priorités ciblées malgré un contexte budgétaire tendu aux États-Unis Le lancement de cette initiative intervient alors que l’aide internationale américaine fait face à d’importantes réductions depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Malgré ce contexte, le gouvernement affirme vouloir préserver des programmes jugés essentiels et à fort impact, en particulier dans le domaine de la santé publique en Afrique. En misant sur des interventions hautement ciblées et mesurables, Washington souhaite démontrer qu’un financement plus restreint peut malgré tout générer des progrès significatifs. Thom Biakpa
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