Nouveau progrès dans la lutte contre le paludisme
Le paludisme demeure l’une des principales menaces pour la santé publique en Afrique, mais de nouveaux développements apportent aujourd’hui un réel espoir. L’introduction progressive de vaccins antipaludiques, associée à des stratégies innovantes de prévention, marque une étape importante dans la lutte contre cette maladie qui tue chaque année des centaines de milliers d’enfants africains. L’un des progrès les plus significatifs réside dans l’arrivée du vaccin R21/Matrix-M, récemment recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Selon l’OMS, ce vaccin, associé au premier vaccin RTS,S déjà utilisé, devrait avoir un impact important en termes de santé publique. Cette recommandation ouvre la voie à une montée en puissance des campagnes de vaccination sur le continent. De son côté, le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, souligne l’importance de cette avancée : “La demande pour le vaccin RTS,S dépasse largement l’offre.” En République centrafricaine, les premières livraisons de doses R21/Matrix-M ont marqué un moment historique dans la mise en place de la vaccination antipaludique de routine. Pour l’OMS, l’arrivée de vaccins signifie qu’il y a une plus grande sécurité d’approvisionnement, un élément clé pour maintenir la continuité des programmes de vaccination. En Ouganda, une des campagnes les plus ambitieuses jamais menées cible plus d’un million d’enfants de moins de deux ans dans plus de 100 districts. D’autres pays comme le Ghana, le Mali, le Niger ou le Togo ont également intégré le vaccin dans leur Programme élargi de vaccination. Le Mali, par exemple, est devenu le premier pays à adopter une approche hybride, combinant un schéma vaccinal classique basé sur l’âge avec des doses supplémentaires administrées avant la saison de forte transmission. Cette méthode, soutenue par l’OMS, permet d’optimiser la protection au moment où les risques sont les plus élevés. D’autres pays testent des approches intégrées. En Éthiopie, certains districts associent vaccination et distribution de moustiquaires imprégnées, renforçant ainsi la double barrière de protection contre les piqûres de moustiques. Malgré ces avancées, les défis restent nombreux : financement, acceptation communautaire, renforcement des systèmes de santé. Le paludisme demeure fortement concentré dans quelques pays d’Afrique subsaharienne où les infrastructures sanitaires sont souvent faibles. Grâce à l’arrivée de nouveaux outils, à l’engagement des gouvernements africains et à la mobilisation internationale, le continent semble franchir un tournant historique. Pour la première fois, les experts estiment qu’il est désormais possible de réduire de manière significative et durable l’impact du paludisme sur les populations les plus vulnérables.
0 Commentaire(s)