Santé : Des experts alertent sur le double fardeau des maladies infectieuses et des maladies non transmissibles en Afrique

L’Afrique fait désormais face à un double défi sanitaire majeur : la persistance des maladies infectieuses, comme le paludisme, la tuberculose ou la rougeole, combinée à la progression rapide des maladies non transmissibles (MNT), telles que le diabète, l’hypertension ou les cancers. C’est ce que soulignent plusieurs experts africains et internationaux, qui appellent à une réorientation urgente des systèmes de santé du continent. Depuis plusieurs décennies, les maladies infectieuses demeurent les principales causes de morbidité en Afrique. Le paludisme continue de provoquer des centaines de milliers de décès, la tuberculose reste endémique et les épidémies virales – Ebola, Marburg, dengue – réapparaissent régulièrement. « Ces maladies n’ont jamais quitté le continent, et leur contrôle nécessite un effort constant », rappellent les spécialistes. Mais en parallèle, un phénomène préoccupant s’accentue : l’explosion des maladies non transmissibles. Urbanisation rapide, sédentarité, alimentation déséquilibrée, stress et pollution entraînent une hausse sans précédent de l’hypertension, du diabète, de l’obésité et des affections cardiovasculaires. Selon plusieurs experts, les MNT pourraient devenir, dès 2030, la première cause de mortalité en Afrique, dépassant les maladies infectieuses. Ce double fardeau crée une pression intense sur des systèmes de santé souvent sous financés et encore largement centrés sur la gestion des épidémies. Les établissements se retrouvent à la fois à traiter des cas aigus d’infections sévères, tout en devant assurer des soins chroniques de longue durée pour les MNT. « La réalité, c’est que nos structures sont conçues pour répondre à l’urgence, pas pour accompagner des maladies chroniques qui nécessitent un suivi continu », explique un expert en santé publique. Les spécialistes appellent donc à une approche intégrée, combinant prévention, éducation à la santé et renforcement des soins primaires. Cela implique une meilleure détection des MNT dans les centres de santé communautaires, une amélioration de l’accès aux médicaments essentiels et des campagnes de sensibilisation sur les habitudes de vie saines. Ils insistent également sur l’importance d’investir dans la résilience des systèmes de santé. « L’Afrique ne peut plus gérer séparément les maladies infectieuses et les maladies non transmissibles. La réponse doit être globale, coordonnée et adaptée aux nouvelles réalités sanitaires », concluent-ils. Alors que le continent se transforme rapidement, ce double fardeau représente l’un des plus grands défis de santé publique de la prochaine décennie. Les experts en sont convaincus : agir maintenant est essentiel pour éviter un basculement vers une crise sanitaire durable.

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