Cancer du sein : l’intelligence artificielle ouvre la voie à des   traitements mieux adaptés aux femmes africaines

Alors que le cancer du sein demeure l’une des principales causes de mortalité féminine en   Afrique, une révolution technologique est en marche. L’intelligence artificielle (IA) pourrait en   effet transformer la manière dont les patientes sont dépistées et soignées, grâce à des   approches mieux adaptées à leurs spécificités biologiques.   Pendant longtemps, les protocoles thérapeutiques – chimiothérapie, hormonothérapie ou   traitements ciblés – ont été conçus à partir de données essentiellement occidentales. Or, les   différences génétiques, physiologiques et environnementales entre populations peuvent   modifier la réponse aux médicaments. Résultat : certaines patientes africaines supportent   moins bien les traitements, ou n’en tirent pas les mêmes bénéfices.   Pour combler ces écarts, l’initiative Africa GRADIENT s’appuie désormais sur l’IA afin   d’analyser l’efficacité des médicaments chez les personnes d’ascendance africaine.   Objectif : optimiser les prescriptions, réduire les effets indésirables et augmenter les   chances de succès thérapeutique.   Une révolution dans le dépistage   L’IA ne se limite pas au traitement. Elle redéfinit aussi les standards de détection précoce du   cancer du sein. Grâce au deep learning, des algorithmes analysent mammographies et   biopsies avec une précision inégalée : détection d’anomalies invisibles à l’œil humain,   meilleure classification des tumeurs, prédiction du risque d’évolution… De quoi améliorer le   pronostic des patientes, notamment dans les régions où les spécialistes se font rares.   Vers une médecine véritablement personnalisée   En combinant des milliers de données — imagerie, caractéristiques génétiques, densité   mammaire, antécédents familiaux, comorbidités — l’IA permet une prise en charge « sur   mesure ». Résultats : des traitements mieux tolérés, des effets secondaires réduits, des   posologies ajustées, une anticipation des résistances et un choix des molécules les plus   efficaces selon le profil biologique.   Des plateformes pilotes émergent déjà dans plusieurs pays africains, offrant aux patientes   un accès plus rapide à un diagnostic et à une stratégie thérapeutique adaptés.   Des défis majeurs à surmonter   Malgré ces promesses, la route reste longue avec des carences comme le manque   d’infrastructures d’imagerie, les faibles volumes de données africaines pour entraîner les   algorithmes, le risque de biais si la diversité n’est pas intégrée dès la conception ainsi que   de fortes disparités d’accès aux soins entre villes et zones rurales… Autant de défis que   seule une mobilisation coordonnée des acteurs de santé, de la recherche et des   technologies permettra de relever.   Mais une dynamique se crée. Les partenariats entre hôpitaux, universités et entreprises   technologiques se multiplient pour bâtir une oncologie plus inclusive sur le continent.   Si elle est pensée pour et avec les populations africaines, l’intelligence artificielle pourrait   devenir l’une des armes les plus puissantes contre le cancer du sein en Afrique. Une   avancée qui pourrait, à terme, sauver des milliers de vies.

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