La syphilis

Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2020, 374 millions de personnes ont été touchées par une infection sexuellement transmissible (IST) dont 7,1 millions de cas de syphilis. Malgré la sensibilisation, les IST continuent d’être une préoccupation à travers le monde. Dans cet article, nous parlerons de la syphilis, ses causes, conséquences, son diagnostic, son traitement et ses mesures préventives. La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par une bactérie appelée treponema pallidum. La contagion se fait par voie sanguine et sexuelle (orale, anale ou vaginale). Il existe la transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse et aussi la contamination par contact de la peau ou des muqueuses avec des lésions syphilitiques. Les symptômes de la syphilis sont différents en fonction de l’étape d’infection : La phase primaire : Elle est comprise entre dix et cent jours après l’infection par la bactérie. Elle est reconnaissable par l’apparition d’un chancre (une ulcération indolore de la peau) sur les organes génitaux, la bouche ou les lèvres. Très contagieux, il passe inaperçu, guérit et disparait de lui-même au bout de quelques semaines sans traitement. On constate également un gonflement des ganglions lymphatiques près de la zone du chancre. La phase secondaire : Durant cette phase, le treponema pallidum se propage à travers l’organisme. Des éruptions cutanées surviennent sur les mains, la plante des pieds, sur la surface où était apparu le chancre et même sur tout le corps dans certains cas. En l’absence de traitement, elles finissent par disparaitre toutes seules. Fièvre, toux, fatigue et maux de tête peuvent aussi apparaitre faisant penser à une simple grippe. Si la syphilis n’est toujours pas détectée à cette phase, elle évolue vers une phase latente. La phase latente : C’est la phase située entre les phases secondaire et tertiaire. Totalement asymptomatique, c’est une phase pendant laquelle la bactérie peut s’éliminer suite à la prescription d’antibiotiques pour soigner d’autres pathologies ou rester latente pour une période allant de quelques mois jusqu’à trente années. La contagion reste possible durant cette période car le sujet peut encore avoir des éruptions cutanées de façon aléatoire. La plupart des cas de syphilis sont diagnostiqués à cette phase lors de contrôles de routine. La phase tertiaire : Elle est pratiquement irréversible et présente des symptômes plus graves. Heureusement, elle se présente seulement dans un pourcentage faible des cas de syphilis non traitées. Elle touche les os, provoquant des inflammations, le cerveau, causant ce que l’on appelle une neurosyphilis qui peut même évoluer vers une paralysie et le système cardiovasculaire à travers des troubles cardiaques graves. Des atteintes visuelles, auditives et neurologiques peuvent aussi être constatées. Le diagnostic d’une syphilis se fait à partir de deux examens sanguins appelés VDRL et TPHA. Venereal Disease Research Laboratory (VDRL) est un anticorps non spécifique de la syphilis car son taux peut être augmenté par d’autres pathologies, induisant l’apparition de faux positifs. C’est pourquoi on utilise le Treponema Pallidum Haemagglutination Assay (TPHA) qui est un test biologique spécifique permettant de quantifier le stade de l’infection. La syphilis se soigne à l’aide d’antibiotiques qui sont administrés par voie intramusculaire. Pour les phases primaire et secondaire, une seule injection suffit. Cependant, plusieurs injections accompagnées d’autres traitements peuvent être nécessaires pendant les phases latente et tertiaire. Après traitement, il est impératif d’effectuer un contrôle d’efficacité pour savoir si la maladie a bien été soignée. Durant le traitement, le corps médical recommande au sujet d’éviter les rapports sexuels et de prévenir toutes personnes susceptibles d’avoir été contaminées afin qu’elles puissent se faire dépister. Comme les autres IST, la prévention de la syphilis passe par l’utilisation correcte de préservatifs, le dépistage régulier, le suivi strict des femmes enceintes et la sensibilisation rigoureuse des jeunes afin qu’ils développent des comportements sexuels sains.

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