La pharmacopée traditionnelle en Afrique : Un trésor à préserver

Depuis plusieurs millénaires, bien avant l’avènement des médicaments dits « modernes », les Hommes se soignaient à l’aide de plantes. En Afrique, c’est toute une science qui se transmet au fil des ans. Cet article est pour nous l’occasion d’exposer les richesses de la pharmacopée traditionnelle africaine et son rôle crucial dans l’amélioration de la santé des populations.   Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), la pharmacopée traditionnelle aussi appelée médecine traditionnelle désigne la somme de toutes les connaissances, compétences et pratiques reposant sur les expériences propres à différentes cultures et qui sont utilisées dans la préservation de la santé ainsi que dans la prévention, l’amélioration ou le traitement de maladies physiques ou mentales. En Afrique, la médecine traditionnelle est un système ancestral qui se transmet de génération en génération depuis de nombreuses années. Elle s’est montrée très efficace chez de nombreux patients, surtout ceux souffrant de maladies chroniques.    Dans certaines régions, la médecine traditionnelle représente la première option de traitement en raison de la confiance que les populations lui accordent. Parfois, elle vient prêter main forte aux traitements médicaux comme complément. Lorsque les malades n’ont pas trouvé satisfaction à l’hôpital, leur dernier recours reste la pharmacopée. La médecine traditionnelle a autant de succès en Afrique car elle est facilement accessible aux patients, surtout pour ceux vivant dans des déserts médicaux qui doivent parcourir plusieurs kilomètres pour consulter un praticien. Dans chaque village, il y a au moins un guérisseur chez qui tous les villageois se rendent au moindre problème de santé. Sur le plan culturel, la médecine traditionnelle est mieux perçue par les populations qui considèrent les médicaments des big pharma comme des poisons qui ne sont pas en mesure de soigner durablement leurs maux.   Autrefois, la médecine traditionnelle était négligée et sous financée. Néanmoins, au cours de la dernière décennie, plusieurs pays ont compris l’utilité et la nécessité d’inclure la médecine traditionnelle aux systèmes de santé. Selon l’OMS, 40 pays africains disposent désormais de politiques publiques en faveur de la médecine traditionnelle, contre seulement huit en 2000. Dans certains pays comme le Burkina Faso, il existe une direction de la médecine traditionnelle qui délivre des autorisations d’exercer aux tradipraticiens et effectue des contrôles réguliers afin de s’assurer de la bonne marche de leurs activités, prévenir et éviter les débordements.   Certains pharmaciens se sont même reconvertis en ethno-pharmacologues, spécialistes en matière de médecine traditionnelle.  Afin d’éviter la disparition des connaissances détenues par les tradipraticiens, plusieurs d’entre eux transmettent leur savoir à un membre de leur famille qui exerce généralement avec eux. Selon plusieurs chercheurs, la médecine traditionnelle peut aider à l’installation d’une couverture maladie universelle pour tous. Plusieurs recherches sont déployées en Afrique dans le but de découvrir de nouveau principes actifs. A cet effet, le 31 août est dédié à la journée mondiale de la médecine traditionnelle africaine “afin de promouvoir le rôle important que la riche biodiversité de plantes et d’herbes médicinales joue dans l’amélioration du bien-être sur le continent.” Une stratégie a même été mise en place par l’OMS sur l’axe 2014-2023 pour mettre à profit l’utilité de la médecine traditionnelle et favoriser un usage sûr à travers une règlementation permettant de l’inclure aux systèmes de santé conventionnels.   La pharmacopée traditionnelle africaine représente un patrimoine précieux de connaissances médicales. Elle est un maillon indispensable de la santé et du bien-être des communautés africaines. Il est plus qu’urgent de travailler à sa préservation et sa valorisation.   Rédigé par Fazia ZEBA 

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