Comprendre le combat contre la poliomyélite
Communément appelée polio, la poliomyélite est une maladie infectieuse grave qui touche essentiellement les enfants. Dans cet article, nous reviendrons sur les symptômes de cette maladie, ses causes, ses conséquences et son traitement. La poliomyélite est une maladie redoutable causée par le poliovirus, un virus de type entérovirus spécifique à l’homme. C’est l’un des virus qui mute le plus, encore plus que celui de la grippe. La forme de poliovirus qui touche l’être humain est appelée “poliovirus humain sauvage”. La poliomyélite atteint généralement les enfants de moins de 5 ans. Il existe cependant un risque pour les personnes non vaccinées peu importe leur âge. Le germe de la polio est extrêmement contagieux et se transmet par voie féco-orale par l’intermédiaire d’eau souillée ou d’aliments contaminés. C’est pourquoi la polio est plus virulente dans les zones où l’hygiène laisse à désirer. Hautement contagieuse, la maladie peut aussi se transmettre d’un individu à l’autre. Après infection par le virus, la période d’incubation dure entre 7 et 10 jours permettant au poliovirus de se multiplier dans les cellules nerveuses et celles de l’appareil digestif. De nombreuses infections au poliovirus sont asymptomatiques. Lorsqu’elles présentent des symptômes, on peut citer une fièvre légère, des maux de gorge, des maux de tête, des douleurs musculaires et des raideurs du cou et de la colonne vertébrale. La poliomyélite peut être classée en trois grandes formes : La poliomyélite bénigne : Les symptômes sont bénins et légers. Ils disparaissent généralement en quelques jours sans signes neurologiques. La poliomyélite non paralytique : Les patients développent une raideur dans la nuque et le dos accompagnée de fièvre et de maux de tête. Les symptômes sont plus sévères que dans la forme bénigne mais il n’y a pas de paralysie. La poliomyélite paralytique : C’est la forme la plus sévère de la maladie qui peut causer des douleurs et spasmes musculaires. La paralysie se développe en quelques jours ou quelques heures et touche la plupart les muscles du corps, allant même jusqu’à atteindre les muscles respiratoires, ce qui peut être à l’origine de la mort du patient. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), 5 à 10% des malades frappés par cette forme décèdent suite à la paralysie des muscles respiratoires. Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible qui concerne généralement les jambes. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/poliomyelitis La poliomyélite est diagnostiquée à partir d’une ponction lombaire et de tests sérologiques pour déterminer le sérotype de la maladie. Il n’existe malheureusement aucun traitement qui permet de guérir la poliomyélite. Le protocole de prise en charge consiste à soigner les symptômes et apporter des soins de support. Dans les cas de poliomyélite paralytique, même après rémission, on constate des symptômes résiduels tels que des faiblesses musculaires et des problèmes de déglutition. A cause de sa dangerosité et de ses lourdes conséquences, la vaccination est le seul moyen de prévenir la poliomyélite. Le vaccin a été d’une importance capitale dans le processus de recul significatif de la maladie. En 1988, au regard des ravages que faisait la poliomyélite à l’époque, l’Assemblée Mondiale de la Santé soutenue par le Rotary International, plusieurs gouvernements, les centres américains de contrôles et de prévention des maladies (CDC) et l’UNICEF a lancé une initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite. Cette action a marqué un tournant décisif car elle a permis le déploiement de campagnes de vaccination partout à travers le monde. Le vaccin a une particularité, il s’administre facilement par voie orale est gratuit et accessible à tous. Grâce à cela, le nombre de cas de poliovirus sauvage a régressé de 99% depuis le début de l’opération en 1988. En 2021, seulement six cas ont été répertoriés. En 2020, l’Afrique a été déclarée officiellement exempte de poliovirus sauvage. Malgré tous ces efforts et ces victoires, nous ne sommes pas encore au stade de l’éradication totale car le poliovirus reste encore présent dans certaines parties du monde. Dans les zones de conflit, le vaccin n’est pas accessible aux populations. Le virus est résistant en dehors du corps humain et peut vivre dans certains environnements. De plus, lorsque le vaccin est administré aux enfants puis excrété, le virus même s’il est atténué peut encore être à l’origine de contaminations comme dans le cas des dernières épidémies notées dans certains pays : on parle de cas de polio dérivées du vaccin. L’OMS n’a donc pas abandonné le combat contre cette maladie et a mis en place une stratégie d’éradication sur l’axe 2022-2026, dans l’objectif de pouvoir déclarer un jour le monde entier totalement exempt de polio.
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