Comprendre l’hématome retroplacentaire (HRP)
L’hématome rétroplacentaire est l’une des complications les plus graves du 3eme trimestre de la grossesse. Cette affection nécessite une attention immédiate et particulière du corps médical car elle met en danger la vie de la mère et de l’enfant. Dans cet article, nous allons en examiner les causes, les symptômes et le traitement. Pendant la grossesse, le fœtus est relié à sa mère par le cordon ombilical. Quant au placenta, il libère des hormones permettant le bon déroulement de la grossesse. Un hématome rétroplacentaire se produit lorsque le placenta se sépare complètement de la paroi utérine. La séparation du placenta de la paroi de l’utérus entraîne une accumulation de sang entre ces deux structures. L’hématome retroplacentaire se manifeste par des douleurs abdominales sévères, permanentes, intenses, en coup de poignard partant de l’utérus jusqu’à la région lombaire. Chez certaines femmes enceintes on constate des saignements accompagnés de nausées, vomissements et céphalées. L’utérus de la femme se contracte sans relâchement et devient rigide d’où l’expression ”ventre de bois” souvent utilisée pour qualifier ce symptôme. Plusieurs causes peuvent expliquer la formation d’un hématome retroplacentaire. On peut citer : L’hypertension artérielle : Plusieurs femmes développent une pression artérielle trop élevée lorsqu’elles sont enceintes. Parfois, ce problème de tension est antérieur à la grossesse. Cette situation peut entraîner un hématome retroplacentaire. Les traumatismes : Une chute ou un traumatisme de l’abdomen lié à un accident peut provoquer un décollement placentaire qui va évoluer pour devenir un hématome. On parle de HRP post-traumatique (accident, séquelles de violences sur la femme enceinte, etc.) Le tabagisme et la consommation de drogues : Les premières choses proscrites aux femmes enceintes sont l’alcool, le tabac et les drogues. Leurs effets sur la santé de la mère et de l’enfant sont gravement néfastes car ils peuvent augmenter le risque de survenue d’un hématome retroplacentaire. Un âge maternel élevé, la survenue d’infections intra-amniotiques, des troubles vasculaires, des troubles de la coagulation et l’existence d’une grossesse multiple sont aussi des facteurs favorisants de formation d’un hématome retroplacentaire. Lorsque la femme enceinte est déjà à l’étape du ”ventre de bois”, très souvent il n y a plus grand chose à faire car les chances de survie du bébé sont minces et la vie de la mère est en danger. On suspecte un hématome retroplacentaire chez les femmes enceintes qui ont subi un traumatisme physique récent et présentent des saignements. On réalise des échographies tout en surveillant le rythme fœtal et en effectuant des examens pour vérifier les facteurs de coagulation de la mère. L’hématome rétroplacentaire est une urgence obstétricale. Les pronostics vitaux de la mère et de l’enfant sont engagés. En l’absence de traitement dans les plus brefs délais, il peut évoluer vers une hémorragie maternelle grave pouvant causer un choc, une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et une souffrance fœtale entraînant la mort du bébé. Une fois le diagnostic posé, le traitement dépend du niveau de gravité de l’hématome rétroplacentaire. Si le caillot est léger, que la grossesse est loin de son terme et que le fœtus est stable, l’équipe médicale peut décider de mettre la mère en repos strict et sous surveillance afin de prévenir toute aggravation et permettre une poursuite de la grossesse. Dans les cas plus graves, une hospitalisation en réanimation maternelle est nécessaire pour faire un bilan complet et essayer de stabiliser la mère. Toujours en tenant compte de l’état d’avancement de la grossesse et de la santé du fœtus, une césarienne d’urgence peut être envisagée pour sauver la mère et l’enfant. Malheureusement dans les cas les plus graves, le bébé ne survit pas. On réalise alors une évacuation utérine pour le sortir. Prévenir un hématome rétroplacentaire est presqu’impossible. Cependant les consultations prénatales régulières permettent de prendre en charge certains facteurs de risque d’hématomes rétroplacentaires et donc de les éviter. Chez une femme enceinte, le moindre saignement accompagné de douleurs pelviennes ou lombaires doit être un motif de consultation immédiate.
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